Malgré la sensibilisation accrue à la santé et les campagnes antitabac, le tabac représente toujours une culture économique importante dans le monde. Le tabac est cultivé dans plus de 120 pays, avec de grandes différences d'intensité. La Chine, avec une production de plus de 2,2 millions de tonnes, produite sur plus d'un million d'hectares, est de loin le plus grand producteur, suivie du Brésil, de l'Inde et des États-Unis. En Europe, la culture du tabac a considérablement diminué au cours des 20 dernières années et ne représente aujourd'hui que 66 000 ha, les principaux producteurs étant l'Italie, l'Espagne, la Pologne, la Grèce, la Croatie, la France, la Hongrie et la Bulgarie, qui représentent 99 % de la production de tabac de l'UE. Selon le type et l'utilisation des feuilles, la plante de tabac demande des conditions particulières en ce qui concerne le climat, le sol et la gestion des engrais, comme le montre le tableau suivant.

En un coup d'œil

La qualité du tabac – une question de goût et de combustibilité

Les zones de culture privilégiées avec des rendements de 1 à 3 t/ha se situent dans les régions chaudes de la zone tempérée et dans les régions subtropicales. Parmi les différents types de tabac, les variétés de Virginie « Flue cured » représentent 71 % de la production, les variétés de Burley « light air cured » 16 %, les variétés « sun cured » ou orientales 7 % et les autres variétés (« dark air cured » et « fire cured ») 6 %. Indépendamment du type, pour le tabac à fumer, les feuilles séchées doivent avoir une bonne combustibilité. Cet objectif est généralement atteint par des concentrations élevées de Potassium et de faibles concentrations de chlorure dans la feuille récoltée. Un apport élevé de chlorure, par exemple par l'application d'engrais, doit être évité. 

  • La gestion du tabac (culture, récolte et séchage) est relativement intensive en main-d'œuvre et en coûts, de sorte qu'une bonne fertilisation basée sur le rendement et la qualité est une condition préalable à une production économiquement viable. 
  • Les meilleures qualités de tabac sont obtenues avec une fertilisation optimale en Potassium basée sur des sources à faible teneur en chlorure, c'est-à-dire le sulfate de Potassium (SOP) ou le nitrate de Potassium (NOP), comme sources principales. 
  • La fertilisation du tabac avec du SOP est particulièrement recommandée lors de l'épandage, lorsque les feuilles sont prêtes à mûrir et que l'apport supplémentaire d'Azote doit cesser. 
  • Comme pour les autres cultures, un apport suffisant de Magnésium et de Soufre garantit des rendements fiables et des feuilles saines. 
Importance et avantages

Culture du tabac

Le tabac fait partie des plantes cultivées les plus importantes du monde et est cultivé dans environ 120 pays. Les régions de culture principales se trouvent dans les régions chaudes de la zone tempérée et dans les régions subtropicales. Parallèlement à l’utilisation traditionnelle (tabac à fumer, tabac à mâcher et tabac à priser), le tabac est également employé pour la fabrication de parfum. Les domaines d’utilisation du tabac peuvent encore évoluer dans les années à venir, et il est très facile de modifier cette plante génétiquement.

L'intérêt porté par les scientifiques à la plante du tabac dans le domaine médical (🠒 fabrication de vaccins) et de la réhabilitation du sol (élimination de TNT et métaux lourds) ne cesse de s’accroître.

En France, le tabac est cultivé sur environ 7000 ha cher plus de 3000 planteurs. Trois types de tabac sont cultivés : le tabac brun, le Virginien et le Burley.

Le tabac a une valeur économique élevée, mais sa production est très coûteuse. Il faut investir environ 1000 heures de travail manuel par ha. Pour une production rentable, il s’impose donc de contrôler la croissance des plantes à travers une fertilisation équilibrée orientée sur rendement et qualité.

La période de végétation du tabac est de 60 à 150 jours. Pendant ce temps, les plantes ont besoin de larges quantités d'éléments nutritifs afin de pouvoir garantir leur forte croissance et la formation de masse foliaire. Une fertilisation azotée élevée non-équilibrée a une influence négative sur la maturation, les caractéristiques d’inflammabilité et l’odeur du tabac. En plus de l’Azote et du Calcium, la plante de tabac a surtout besoin de Potassium. Les teneurs en Potassium dans les feuilles séchées devraient se situer entre 3 et 6 %. En-dessous des 3 % des symptômes de carence se produisent.

Le tabac fait partie des plantes sensibles au chlorure. Une teneur élevée en chlore dans les feuilles se répercute négativement sur la qualité. La conséquence en est une coloration hétérogène des feuilles ; l'odeur, l'arôme et les caractéristiques d'inflammabilité se détériorent. En plus, il peut y avoir des problèmes de stockage et de fermentation. C’est la raison pour laquelle la fertilisation potassique doit se faire sous forme sulfate.

N

(kg/ha)

P2O5

(kg/ha)

K2O

(kg/ha)

MgO

(kg/ha)

SO3

(kg/ha)

CaO

(kg/ha)

78 31 108 41 50 86

Exportations en éléments nutritifs pour 2000 kg de feuilles séchées par hectare (Hawks and Collins, 1983)

Les nutriments

Les nutriments les plus importants pour le tabac

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Le Potassium – pour un tabac de qualité

Le Potassium a une influence essentielle non seulement sur le rendement, mais également sur la qualité du tabac.

  • Au cours de la végétation, environ 110 kg de K2O/ha sont absorbés pour un rendement de 2 t/ha.
  • Le Potassium soutient la performance de photosynthèse, ce qui favorise le métabolisme et la synthèse d’hydrates de Carbone. Ceci a une influence positive sur le rendement (nombre de feuilles par plante) et la qualité.
  • La qualité du tabac dépend de la teneur des feuilles en sucre et en nicotine, ainsi que du rapport sucre/nicotine. Avec l’augmentation de la teneur des feuilles en Potassium, la teneur en sucre augmente, elle aussi, tandis que la teneur en nicotine diminue. Ainsi le rapport sucre/nicotine – qui est considéré comme optimal quand il est de 10/1 – augmente.
  • Le Potassium renforce la capacité de résistance de la plante aux maladies, ravageurs et au froid.
  • Le tabac fait partie des plantes sensibles au Chlore. C’est la raison pour laquelle le Potassium doit être utilisé sous forme sulfate (K2SO4).

Le Magnésium et le Soufre – pour des rendements sûrs et des feuilles saines

Le Magnésium

  • Le Magnésium est un composant central du pigment vert de la feuille et est donc essentiel pour la photosynthèse des plantes. Une alimentation non limitante en Mg assure la formation de la biomasse et garantit les rendements les plus élevés.
  • Le Magnésium améliore la coloration des feuilles de tabac, ce qui mène à une qualité de transformation optimale.
  • Le Magnésium renforce la résistance des plantes aux maladies, notamment aux maladies à virus.
  • Le Magnésium améliore les caractéristiques d’inflammabilité des tabacs à fumer.


Le Soufre

  • La teneur des feuilles de tabac en Soufre se situe entre 0,15 et 0,65 % de la matière sèche.
  • Le Soufre a une influence positive sur la valorisation de l’Azote des plantes. Une utilisation optimale de l’Azote dans le métabolisme végétal permet d’améliorer la qualité des feuilles, entre autres par une maturation équilibrée.
Recommandation en matière de fertilisants

Recommandations de fertilisation

Nos recommandations de fertilisation sont basées sur la variété de tabac et la méthode de transformation.

Recommandation pour la fertilisation du sol

Séchage à l’air chaud

Sulfate de Potassium (kg/ha)

200-360

ESTA®Kieserit (kg/ha)

85-113

Tabac Burley

Sulfate de Potassium (kg/ha)

320-600

ESTA®Kieserit (kg/ha)

102-141

Variétés brunes de tabac

Sulfate de Potassium (kg/ha)

300-700

ESTA®Kieserit (kg/ha)

140-225

Variétés orientales de tabac

Sulfate de Potassium (kg/ha)

80-150

ESTA®Kieserit (kg/ha)

7-10

Recommandation de produit

Symptômes de carence

Symptômes de carence ABC